Chez Papa aussi, le premier enfant est mort : il s'appelait Jean aussi et est mort à quelques mois. J'ai joint le souvenir. Il s'appelait Jean Antoine Désiré (du nom de son arrière-grand-père et grand-père). Papa c'est Jean Adelson du nom de son parrain et oncle. à remarquer aussi qu'il n'y a qu'un seul "n" à Dutranois. C'était une erreur à l'état civil pour mon grand-père. Cela a coûté très cher pour rectifier cette erreur mais il fallait le faire car autrement ses enfants n'auraient pas pu hériter de lui!!!
Les remarques suivantes font suite à une biographie de nos arrières grands parents (Désiré et Adeline) faite par Linda qui a recueilli des informations auprès de sa mère (Gilberte Foucart) et de sa tante (Jeanne Foucart).
Dans cette biographie, il y a des imprécisions notamment au sujet de la guerre et de cet échange de tabac et farine, au sujet de la chronologie et de la localisation des activités de mon grand père et aussi au sujet du mariage de Désiré et Adeline
1. Nos arrières grands parents se sont mariés en 1894 ... Mon grand père était déjà né. Nous avons d'ailleurs failli ne pas porter le nom de Dutrannois : Antoine (le Père de Désiré) ne voulait pas que Désiré épouse Adeline. Et Adeline a failli épouser un brasseur de Moustier qui voulait bien reconnaître son fils.
Personne ne le savait sauf mon grand père et il l'a raconté à la fin de sa vie à Oncle Alphonse le mari de Tata et donc son beau-frère. Mais Marraine (ma tante Janine, petite soeur de Papa) passait son temps à les écouter ... . C'est comme ça que cette anecdote est arrivée jusqu'à nous!!!
2. D'après la description de Linda, un échange de tabac et farine s'était fait pendant la guerre mais ce n'est pas pendant la guerre de 40 mais bien pendant la guerre de 14!!! Elle dit aussi que la farine qui avait servi à ces échanges provenait de la ferme de mon grand-père dans le nord de la France.
Mon grand père n'était pas fermier en France!!! Il a acheté une exploitation forestière dans la Marne (pas dans le Nord de la France) juste avant la guerre de 40. Papa a vécu sur la propriété pendant une partie de la guerre car il s'y cachait des allemands. Ce n'est que quelques années après la guerre de 40 que toute la famille est partie habiter en France et qu'ils ont commencé l'exploitation forestière et non pas une ferme. C'était un élevage avicole aussi. Mais jamais de culture de blé!!! De plus, il n'y avait pas de moulin donc pas de farine!!!
3. Ce qu'il s'est passé pendant la guerre de 14, c'est que Gilbert (le -futur - mari de Tante Gabrielle, la soeur de mon grand père Alphonse) et Alphonse (mon grand père) faisaient du trafic pour essayer de nourrir leurs familles. Ils n'étaient pas encore mariés mais ils courtisaient déjà. C'est à Bruxelles que l'échange a eu lieu et mon grand père a été pris ainsi que Gilbert. Mon grand père a cassé la serrure et s'est enfui mais a de nouveau été pris et emprisonné comme Gilbert. Ma grand mère (Odile) allait le voir à Bruxelles.
3. La biographie établie par Linda parle aussi de la soeur de notre arrière grand mère : Tante Mérine.
Papa m'a parlé de Tante Mérine aussi. C'était la soeur d'Adeline et la mère de Victoria. Victoria, d'après la biographie établie par Linda était une très jolie fille. Mais elle est morte très jeune. Elle a eu une fille, Lucie qui était coiffeuse mais aussi un fils qui s'appelait Jules. Son mari s'appelait Hennebert. Jules était un courreur cycliste qui gagnait toutes les courses qu'il faisait. C'est mon grand père qui allait le conduire (Jules était le fils de sa cousine) et qui l'encourageait. Papa m'a raconté que "Jujules" avait des facilités pour courir et qu'il était infatiguable. Une fois, il avait concourru à Audenarde et avait gagné. Mais il y avait encore une autre course et il n'était pas inscrit. Bon Papa a tellement insisté qu'il l'a faite aussi ... et il l'a gagnée!!!
Mais Jules n'était pas très courageux dans son métier et Bon Papa essayait de l'employer à toutes sortes de travaux. Son métier était plafonneur et Bon Papa l'avait embauché pour travailler dans ses maisons à Bruxelles pour les rénover.
Mérine était cantinière en France pour les belges qui venaient faire la saison de sucre et aussi la moisson.
Bon Papa allait faire la saison pour la sucrerie pendant des années de 1925 à 1935 sans doute. Il était chef basculeur c'est-à-dire qu'il était le chef de la bascule. Il pesait les charrois qui arrivaient chargés de betteraves et les pesait ensuite lorsqu'ils étaient vides pour connaître le poids de betteraves.
Mais Bon Papa était bien vu des agriculteurs là-bas en France car il s'arrangeait toujours pour leur mettre quelques kilogrammes en plus. Les agriculteurs lui donnaient du vin et autres produits de leur ferme en remerciement.
Bon Papa ne faisait pas la moisson mais son Père, Désiré, notre arrière grand père l'a faite longtemps avant lui. Il allait en Beauce. Voyez le message sur Bignicourt et Saint Victor.
Un boucher d'Hacquegnies (un village à côté de Frasnes) allait faire campagne avec Bon Papa chaque année. Il aimait fumer du tabac et donc il cachait du tabac dans ses chaussures pour passer la frontière. Bon Papa revenait au moins une fois pendant la campagne et l'ami boucher lui demandait de ramener du tabac pour lui.
Un jour, l'ami boucher lui avait dit que quand il reviendrait, Tante Mérine aurait tué un lapin et qu'il y aurait du lapin à manger mais le lapin s'était enfui et ... il n'y a pas eu de lapin à manger.
Plus tard, tante Mérine est venue s'installer à Moustier où elle a tenu un café.